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Une histoire de détection bretonne (suite et fin)

Dans le M&D n° 100 vous aviez pu lire le récit de Gweltaz au sujet de la découverte de nombreuses balles de fusils sur une plage du nord de la Bretagne. Vous êtes certainement nombreux à vous poser des questions sur les raisons de leur  présence aussi nous allons tenter de vous apporter quelques éléments de réponse…

Les balles retrouvées par Gweltaz peuvent être identifiées de façon précise. Sur la photo de la page 16 (M&D n° 100), en bas à droite on peut aperçevoir deux balles (oxydées) pour le fusil allemand Mauser 7,92 mm et au centre se trouvent plusieurs balles en plomb déformées qui semblent correspondre au calibre de 11 mm Gras modèle 1874. Enfin à gauche, des balles D pour le fusil Lebel modèle 1886 dont certaines sont déformées. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à cette dernière munition qui a par ailleurs été retrouvée en assez grand nombre (plusieurs centaines d’exemplaires) sur cette plage.
Ces deux munitions (11 mm et 8 mm) ont tout d’abord été tirées par des armes règlementaires françaises probablement entre le dernier quart du XIXe siècle jusqu’au premier quart ou le premier tiers du XXe siècle. Ces armes étaient le plus souvent des fusils et des mitrailleuses en dotation dans l’armée française au cours de cette période et régulièrement lors de leur service militaire, les troupes étaient régulièrement entrainées aux tirs sur des terrains aménagés. Certaines plages du littoral plus accessibles à marées basses constituaient également des zones dégagées et permettaient de s’exercer au maniement des armes à feu (fusils et mitrailleuses) mais également au tir à l’aide de cibles.
Il existait certainement à proximité de la plage où Gweltaz a retrouvé toutes ces balles et à une distance relativement proche un ancien terrain de manœuvres ou un lieu de cantonnement pour les troupes françaises. A Saint-Brieuc, dans le nord de la Bretagne, la caserne Charner construite en 1875 fut chargée d’accueillir le 71e régiment d’infanterie et la caserne des Ursulines a également abrité le 271e régiment d’infanterie. Ce sont peut-être des troupes qui appartenaient à ces deux régiments qui se sont entrainées au tir sur les plages où ces nombreuses balles furent retrouvées ?

Photos de Gweltaz, M&D n° 100 page 16.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 107

Mis à part les 2 balles « en fer » sûrement chemisées en acier avec un placage de cuivre ou de cupro-nickel, avec un noyau de plomb et malheureusement difficilement identifiables, vous avez 2 sortes de projectiles :
– Les plus anciennes, en plomb : ce sont des balles du système GRAS, calibre 11 mm, dénomination 11 x 59R (R = rimless : bourrelet) Modèle 1874 en plomb pur ou durci à l’antimoine en fonction des modèle. 3 types de balles : modèle 1874, 1879 et 1879-83. Elles pèsent toutes 25 g (poids théorique) pour une longueur comprise entre 27 et 28 mm. Les cartouches étaient chargées de poudre noire. (photo 1)
– Les plus « récentes », en Tombac : 90 % de cuivre et 10 % de zinc, sont du système LEBEL, calibre 8 mm, dénomination 8 x 50R Modèle 1886 à balle D. Les balles originales étaient de forme cylindro-ogivale avec un méplat. Elles étaient chemisées de maillechort (alliage de cupro-nickel et de zinc : 55 % Cu, 25 % Zn, 20 % Ni) avec un noyau en plomb. En 1898, pour améliorer la portée et la précision, le Capitaine Désaleux propose plusieurs modèles de balles désignées A,B ,C et D et c’est le 4e modèle, le modèle D qui fut adoptée. C’est une balle de forme bi-ogivale, monolithique en Tombac. Elles pèsent environ 12,8 g pour une longueur de 39,20 mm. Une gorge de sertissage fut ajoutée en 1905. Les cartouches à balle D furent fabriquées jusqu’à la veille de la 2e guerre mondiale, bien qu’il existait un modèle adopté réglementairement en 1932. Les cartouches sont chargées de poudre dite « sans fumée »

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 103

Une histoire de détection bretonne

Pendant les vacances scolaires, en ce mois de mars, souhaitant éloigner tout le monde – moi y compris – des écrans et afin de prendre l’air, j’ai pris l’initiative de proposer à ma fille et à mon neveu une promenade au bord de mer. Il s’agissait aussi de faire un brin de détection avec eux. Ils s’y sont prêtés de bonne grâce, et nous sommes partis sur une plage de la côte nord de Bretagne, près de Saint Brieuc.

Peu de monde en ce temps de léger frima. Mais, il est si bon d’être tranquille et de faire doucement glisser sur le sable le va-et-vient de l’auréole du détecteur. Rien que des morceaux de métal issus d’un grillage vert de clôture de jardin et un peu d’alu. Nous ne sommes en effet pas si loin de petites propriétés de bord de mer. Nous nous éloignons de plus en plus de la plage et c’est avec appréhension que je me dirige vers les petits bancs de sable, répartis entre les roches émergentes. La falaise n’est en effet pas si loin de nous et se jette progressivement dans la mer. Soudain, un son plus aigu se fait entendre… enfin quelque chose d’intéressant me dis-je !

Et quelle ne fut pas ma surprise de sortir du sable une petite balle de cuivre, déformée. Je restai songeur en y repensant. Mais, alors qu’elle était déjà dans ma poche, c’est un son similaire que nous avons entendu. Une autre balle de cuivre, plus droite, celle-là. Puis une autre, une quatrième et encore de multiples sons. C’est sûr, nous étions sur un filon. Aucun danger, toutes ces balles avaient été tirées et sans doute s’étaient-elles déformées en percutant la falaise ou en frottant le sable. Vu le nombre, on aurait pu se croire sur un site où des combats avaient eu lieu, pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais non ! Rien de semblable dans l’histoire locale. Aucune attaque venue de la mer. Nous sommes si loin des plages de Normandie.

Dans les balles recueillies, il en était certaines totalement éclatées, alors que d’autres s’étaient à peine déformées. Mais plus encore : dans le lot récupéré, il en était deux en fer. Et bien d’autres en plomb également. Ces balles de plomb étaient toutes déformées, et avaient dû percuter soit la falaise, soit le sol, vu les déformations qu’elles présentaient. Le détecteur s’affolait désormais, et nous avions un secteur où la concentration des balles était extraordinaire.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 100

Découvertes en Roumanie

Un pays méconnu, qui a une riche et une longue histoire, une campagne pleine de charme, et qui est restée authentique : la Roumanie est une destination atypique et pleine de surprises. Nous allons de province en province, le pays respire les légendes, cela se sent, cela se voit.

Regardez cette magnifique église, au centre d’un village épargné par le modernisme. Le cimetière avoisinant nous révèle des tombes émouvantes, l’histoire des familles se devine (2)…

Nous voici à Bran, son célèbre château est réputé pour avoir abrité Dracula, c’est du moins ce que dit la légende… (3).

Une balade dans les environs s’organise. Je n’ai pas pu résister au désir de prendre mon détecteur et forcément, nous faisons des découvertes (4).

Voici trois objets qui méritent notre attention (5), ce sont des projectiles qui ont été tirés par des armes à feu. Leur analyse est faite par un ami armurier qui a une grande expérience dans son domaine. Il « fait parler » ces objets et grâce aux informations portées par ces munitions, nous découvrons un peu l’histoire de cette forêt.

La première cartouche (nous devrions dire un « étui ») est un étui réglementaire roumain de calibre 6,5X54R, pour un fusil de type « Mannlicher M93».
Le Mannlicher 1893 fut le fusil à verrou réglementaire dans les armées roumaine et hollandaise, il fut principalement fabriqué à Steyr en Autriche pour l’armée roumaine. Cette arme précise, alimentée par lame chargeur de cinq cartouches, fut utilisée pendant les deux guerres mondiales, et récupérée en grand nombre par les Allemands durant le second conflit mondial. Les marquages des étuis livrent toujours de précieux renseignements pourvu que l’on sache les déchiffrer (6) :
– « 1903 » est l’année de fabrication ;
– « M » est pour modèle ;
– « 93 » est une référence à 1893, et M93 est bien évidemment le type du fusil.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 90