MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour février, 2017

Trouvaille 92.03

Bague de tranchée en laiton ou cuivre, trouvée par Jean-Pierre dans l’Indre, deux croix de Lorraine encadrent un buste dont le style rappelle l’Egypte. Etait-ce l’idée de départ ou une représentation d’une femme pieuse (la Vierge Marie) un voile sur les cheveux ? On ne le saura pas… Première guerre mondiale.

Aventure australienne

Au cours des années 2009 et 2010 ma femme Laetitia et moi avons voyagé un an et demi en Australie grâce au visa Working Holiday. Valable jusqu’à deux ans, ce visa vous donne la possibilité de pouvoir travailler afin, dans notre cas, de financer le voyage. Et c’est ce que nous avons fait ! Nous avons très rapidement acheté un van que nous avons transformé en petit camping-car afin d’être plus autonomes questions logement et recherche d’emploi.
Nous alternions des périodes de boulots intensifs avec des périodes de découverte du pays. Pendant ces phases de tourisme, nous avons eu la chance de pouvoir réaliser de nombreux rêves. Etant utilisateur de détecteur de métaux en France, le désir de partir à la chasse à la pépite en plein désert ne tarda pas à me titiller… Et au mois de juin 2010, après avoir convaincu ma femme de tenter l’expérience, le rêve est devenu réalité.

photo 1

Lorsque l’on prépare une expédition de 3 semaines de détection intensive avec sa femme dans le désert, on prévoit tout ! Du moins on essaye… Car à seulement 25 kilomètres de la ville de Kalgoorlie, le plus prévisible vous frappe de plein fouet : nous sommes samedi ! Rien de dramatique pensez-vous ? Sauf que pour détecter en toute légalité sur le sol australien, une autorisation est nécessaire : « les droits du mineur » (Miner’s Right). Où s’en procurer une ? A l’Administration du Mineur et des Mines bien sûr. Et comme toutes les administrations du monde, le samedi comme le dimanche, c’est fermé… Zut !
Déjà deux jours de perdus alors que le détecteur n’était même pas encore sorti de sa boite d’emballage. Nous avons donc profité au mieux de notre week-end forcé à Kalgoorlie en nous baladant dans des rues infestées de bijouteries arborant fièrement de magnifiques pépites d’or. Rues également infestées de nombreux édifices « westernageux », bars, pubs, tavernes, oui, essentiellement des établissements servant de l’alcool… (photo 1) Là où il y a de l’or, il n’y a généralement pas très loin bon nombre de vices : boissons, jeux d’argent, sexe… Tenez par exemple puisque l’on parle de sexe : saviez-vous qu’ici, selon les établissements, votre bière vous est servie seins nus ?! Et ça peut aller certainement plus loin si affinité avec vos bourses ! (Je fais ici allusion au porte-monnaie bien entendu…)

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Pour ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler de la ville de Kalgoorlie, sachez simplement qu’avec sa monstrueuse mine d’or à ciel ouvert, elle est devenue au fil des années la capitale australienne de ce précieux métal jaune… Fondée en 1893 à la suite de la découverte d’or à son emplacement actuel, elle a gardé à peu de choses près son apparence architecturale d’autrefois.

photo 2

Le dimanche nous nous sommes rendus à l’un des différents points de vue de cette fameuse mine à ciel ouvert : le « Super Pit » comme ils l’appellent… (photo 2) C’est l’une des choses les plus incroyables que nous ayons vu de notre vie en matière de « ce que l’homme est capable de faire » ! Une immense excavation de 3,8 kilomètres de long par 2 de large, une profondeur de plus de 400 mètres et des pelleteuses qui creusent sans relâche toujours plus profond à grand renfort d’explosifs. Ensuite, de gigantesques camions-bennes brulant 360 litres de diesel par heure, charrient à chaque voyage 225 tonnes de gravats vers l’usine qui séparera l’or des vulgaires cailloux ! 360 litres par heure pour une mine qui dispose d’une flotte ahurissante de « dévoreurs de pétrole » et qui fonctionne 24 h/24, 364 jours par an !
Là, au bord de ce précipice géant d’où s’échappent continuellement de longs et plaintifs grondements, nous nous sommes posé cette question : est-ce le vrombissement incessant des machines que l’on entend ? Ou la terre qui gémit de douleur de cette horrible gangrène qui se propage au plus profond de ses entrailles ? En tous cas, nous pouvons le certifier, il existe en ce lieu insensé de quoi vous donner le vertige !

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Le lundi 21 juin 2010, nous nous sommes levés au plus tôt pour nous rendre le plus vite possible à ce bureau des mines pour s’acheter « l’autorisation de prospecter ». Cela nous a coûté 30 dollars seulement et c’est un droit valable à vie. Il permet également d’être exonéré d’impôts jusqu’à hauteur de 12 000 dollars d’or trouvés et vendus par an. Au delà de cette somme, vous êtes tenus de la déclarer au fisc et de tout plaquer pour vous consacrer exclusivement à cette nouvelle fièvre jaune qui s’installe en vous !
Nous étions maintenant en règle, mais il nous fallait faire des courses car dans les petites villes reculées du désert c’est très onéreux. Ce n’est donc qu’en début d’après-midi, juste après avoir fait un maximum d’emplettes, que nous avons enfin pris la « Goldfield Highway » en direction de Laverton.
Laverton est une de ces modestes villes où, de mai à septembre, bon nombre de chercheurs d’or se retrouvent chaque année dans l’espoir de déterrer « the big one ». Hors période, le climat désertique y est bien trop hostile et rend toute prospection impossible !
Tout au long de cette après-midi et de ces 350 kilomètres de route, ne pas succomber aux délicieux charmes de certains paysages ne fut pas chose aisée : collines rocailleuses traversées de part en part par d’énormes veines de quartz en décomposition… Ou, dit plus simplement, des zones propices au développement de l’or quelques millions d’années auparavant !
Sur les coups de 16h, nous arrivions à notre premier lieu de bivouac sur une aire de repos en bord de route à une trentaine de kilomètres de Laverton… Ce n’est pas très original certes, mais à seulement une heure de la tombée de la nuit, hors de question de s’aventurer sur un terrain totalement inconnu pour chercher un endroit pour camper. Il nous restait donc encore près d’une heure de soleil alors que faire ? Tester la machine ?!! Cric crac boum, le détecteur enfin monté n’attendait plus que mon index pousse le petit interrupteur chromé sur la position « Marche ». Wouaouh ! Je ne savais pas encore si ce fameux GPX4500 valait son pesant d’or, mais en tous cas, il en avait l’air !
La seconde d’après, pendant que ma femme s’affairait à installer le campement, je prenais déjà d’assaut les premiers mètres carrés de terre à l’attaque de la pépite d’or qui oserait se mettre en travers de mon chemin.
« …uuuuuUUIIIIIUUuuuuu… »
La toute première fois que j’ai entendu ce son, je n’ai pas ressenti cette poussée d’adrénaline caractéristique que tout prospecteur ressent lorsque son détecteur de métaux se met à émettre un « bon son ». Par contre, habitué au « ding-dong » de mon ancien ACE250, je me suis dit au fond de moi : « c’est quoi ce son ? »
La grande majorité des détecteurs de métaux du monde sont plutôt d’humeur silencieuse, mais dès le passage de la tête de détection au dessus de quelque chose de métallique, ils se mettent à sonner… Seulement là, avec la machine la plus coûteuse du marché dans sa catégorie, essayez d’imaginer le bruit perpétuel de l’horrible voisine qui passe son foutu aspirateur tous les dimanches matins : « uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu ». C’est bien simple, même si ce léger chuintement est nécessaire à la bonne détection de très petites cibles aurifères, après ma première journée de détection, j’ai passé la nuit avec cet agaçant bruit qui résonnait encore dans mes oreilles. Vous savez, un peu comme ce désagréable sifflet qui perdure longtemps après que vous soyez sortis de boite de nuit… Donc voilà, lorsque la machine détecte une pépite, ou une capsule de bière, ce bruit s’amplifie en tirant vers le : « UUIIIIIUU ».
Revenons maintenant à mon tout premier signal : « …uuuuuUUIIIIIUUuuuuu… ». Dégainant mon piochon, je me suis mis au travail : un passage de la tête du détecteur au dessus de mon trou : « uuuuuuu ». Un autre passage sur le petit monticule de terre à côté : « …uuuuuUUIIIIIUUuuuuu… »! Je savais alors que l’objet, ou la pépite, était dehors !
J’ai donc appliqué à la lettre la recette ancestrale qui me permettrait d’exhumer ma première cible avec ce détecteur de compétition. Roulement de tambours : un clou !
Certes je vous l’accorde, c’est très décevant comme trouvaille mais c’est le quotidien du prospecteur. Il faut s’armer de patience, de persévérance et garder un esprit toujours positif en s’imaginant qu’à chaque instant, vous pouvez croiser le chemin d’une magnifique pépite qui attend là depuis des millions d’années…
Que ça soit pour la quête d’or, d’anciens artefacts, ou de petites monnaies sur une plage, la passion première de ce loisir n’est pas de trouver, mais de chercher… Et sachez qu’en trouvant ce vulgaire clou rouillé je fus très satisfait car cela signifiait une chose importante : mon détecteur fonctionnait et était donc prêt pour le lendemain !