MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour septembre, 2014

Trouvaille 77.01

Bonjour, dans les environs du Perche en Normandie, j’ai trouvé cette monnaie isolée et j’aimerais une identification ainsi qu’une évaluation si possible. Merci d’avance et continuez cette rubrique très intéressante. Monnaie de 8 g et 19 mm de diamètre. Cordialement, Viking

Aureus d’Antonin le Pieux auguste associé avec Aurelius en 141 après JC. La monnaie présente une usure de circulation et peut s’estimer TB+. ANTONINVS AVG PI-VS P P TR P COS III. Avers : tête laurée d’Antonin le Pieux à droite : « Antoninus Augustus Pius Pater Patriæ Tribunicia Potestate Consul tertium » (Antonin auguste pieux père de la patrie revêtu de la puissance tribunitienne consul pour la troisième fois). Revers : VRELIVS CAE-SAR AVG PII F COS. Tête nue de Marc Aurèle César à droite. « Aurelius Cæsar Augusti Pii Filius Consul » (Aurèle césar fils de pieux auguste consul). Estimation 1600 €.

Décoder une monnaie celte

Signes et symboles de l’iconographie laténienne

Existe-t-il réellement une symbolique celte typique ?

Répondre de but en blanc par la positive à cette question peut apparaitre relativement présomptueux. N’oublions pas que les peuples concernés nous ont laissé un nombre très réduit d’écrits et encore moins d’images associées à un texte qui en serait la traduction ou délivrerait le message que l’on voulait faire passer à l’époque ; je m’explique : nous trouvons des têtes coupées, des pentagrammes, des esses ou encore des svastikas sur de multiples supports mais aucune phrase ni même aucun mot ne les accompagne. Lorsque l’on recherche un symbole, c’est-à-dire un signe ou un motif en lien avec une tradition, on recherche forcément une pensée voire une volonté commune et pérenne.

Pour nous mettre sur la piste, nous disposons des écrits antiques grecs et romains, des légendes médiévales et bien sûr de l’archéologie aidée ces dernières années par les détectoristes (à travers une coopération toute officielle en Grande Bretagne et, comment dire, beaucoup plus … discrète mais réelle dans notre beau pays).

Ici, comme dans d’autres domaines, c’est de la répétition des constatations qu’apparaissent enfin des clés. Ces dernières nous ouvrent des portes. Franchissons-les allègrement  ensemble.

Les codes et symboles celtiques dans la littérature, à travers les gravures sur bois, pierre et métaux et sur les objets usuels (vases, fourreaux d’épées, appliques, etc…)

Codes et symboles guerriers : têtes coupées, chevaux, sangliers, armes, enseignes, carnyx, tatouages…

Codes et symboles religieux, astronomiques et magiques : gui, chaudron, astres, croissants,  globules (souvent associés par trois), torques, pentagrammes, roues, rouelles, svastikas, mains, triskèles, crosse…

Codes et symboles artistiques : décors floraux, fleur de lys, entrelacs, spirales, rinceaux, croix, esses, chevrons, annelets….

Volontairement, nous ne nous attarderons pas sur le cheval associé à la noblesse guerrière ni sur le sanglier, animal enseigne voire totémique, objets de deux précédents articles (« Monnaies et Détections » n° 74 et 75). Nous nous tiendrons également à l’écart des nombreuses représentations d’animaux (oiseaux, cervidés, taureaux, ours, lions, serpents, lézards, aigles, loups…) quand bien même le zoomorphisme n’est pas une composante anecdotique de l’iconographie laténienne ; elle atteste bien d’une proximité de ces peuples avec la nature mais ne rentre pas dans le champ de cette étude limitée aux signes, marques, objets et autres décors typiques que l’on rencontre fréquemment chez les celtes. …

La suite dans Monnaies & Détections n° 77

Gold coins

Une pièce d’or et celle-là, comme le dit l’expression, vaut bien son pesant d’or, frappée en 1936 au millésime de 1937 en préparation du couronnement du futur roi Édouard VIII. Ce dernier abdiquera quelques mois plus tard pour épouser une roturière américaine (shocking) la monnaie à son effigie ne sera donc pas frappée. Seulement 6 exemplaires furent conservés, 4 se trouvent dans des musées anglais, une cinquième dans la collection royale et la sixième qui est encore aux mains de particuliers. Cette dernière a été adjugée début mai au prix record pour une monnaie anglaise de 516 000 livres sterling ! environ 646 000 euros. L’acheteur a précisé qu’il la garderait, considérant que les monnaies anglaises sont sous-estimées et que c’est un bon placement. Et il a certainement raison, lors de sa dernière vente en 1984, cette monnaie fut vendue 40 000 livres soit 50 000 €. Son ancien propriétaire a donc fait une plus-value, sur 30 ans, de 596 000 euros…
Source : dailymail.co.uk

Trouvaille 78.19

Michel dans le 81 a trouvé ce sceau : il est magnifique, date de la fin du XIVe siècle, pour l’archevêché d’une cité du sud de la France ? Au centre trois monts surmontés de lis stylisés (on connait un mont de cette sorte pour Montréal d’Aude, ou pour Montauban). La légende : S (igillum) G (initiale du prénom) SARACE . ARI .PS. BRI, la légende en latin est visiblement très abrégée ce qui rend la compréhension difficile. On peut penser à : Sceau de G(illes?) SARACE Archevêque (Archi episcopus?) de BRI. Cette lecture reste hypothétique dans la mesure où le style du sceau n’est pas spécialement celui d’un religieux mais fait plutôt penser à un sceau de commune. Le personnage qui l’a utilisé était-il un religieux co-seigneur ou co-magistrat de la cité à définir ? On connait des Comtes-évêques à Liège, des Vicomtes- Maieurs ou Maires à Dijon, et des paréages de cités entre comtes et évêques, évêques et communes etc.

Trouvaille 78.17

Romain à Châteauneuf-du-Pape, sur un petit coteau, a trouvé une petite boursée qui contenait entre autre monnaies, les trois monnaies présentées par lui comme étant les plus jolies : il s’agit de deux carlins du Pape Martin V (1417-1431) reconnaissables à ses armes : la petite tour couronnée, et d’un carlin de son successeur Eugène IV (1431-1447). Avers : MARTINUS – .PP. QUINTUS. Le pape Martin V, dont la tiare coupe la légende en haut, assis sur une chaise ornée de deux lions, bénissant de sa main droite, tenant un sceptre de sa main gauche. Revers : +: SANTVS: PETRVS: ET: PAVLVS: (ponctuation par deux annelets pointés en début et en fin de légende). Deux clefs croisées liées par un cordon ; au-dessus une colonne couronnée. Traduction revers : (Saints Pierre et Paul). L’estimation de ces deux carlins en état TB est de 150-180 euros pièce. Pour la monnaie d’Eugène seules changent les légendes du droit EVGENIVS PP QVARTVS et ses armes qui sont un petit écu à la place de la tour couronnée. Cette monnaie est en état TTB. Sa valeur est de 250 euros.

Trouvaille 78.15

Sébastien à Puycelsi a découvert cette monnaie : un très rare teston Charles X premier type avec les H couronnés au revers, au lieu du C ou K. Avers : CAROLVS: VIIII: D: G: FR: REX, buste de Charles IX à gauche, cuirassé, la tête laurée ; au-dessous M. XPS VINCIT XPS REGNAT XPS IMPE.1561 : écu de France couronné,
accosté de deux H couronnés. M sous l’écu lettre pour Toulouse. Cette monnaie est en état TB et légèrement tréflée. Les seconds types de teston se vendent en gros 100 euros dans cet état. Pour cet exemplaire répertorié sur l’ouvrage de Stephan Sombart ref 4600 il n’a été retrouvé que deux monnaies de ce type… dont un au cabinet des médailles (espérons qu’il ne s’est pas envolé, car cela devient de plus en plus fréquent, à chaque nouvel inventaire dans les musées on se rend compte que les monnaies disparaissent…) Pas de cotation pour cette monnaie hors cote.

Trouvaille 78.14

Julien a trouvé dans l’Aube ce denier mérovingien attribué à la ville de Metz : Austrasie et Neustrie, début VIIIe siècle. Avers : légende METOT dans le champ, placée de forme circulaire, avec lettres M et E liées. Revers : dans le champ, les lettres A et S. C’est une monnaie rare dont l’estimation tourne à 600 euros dans cet état TTB.

Trouvaille 78.13

Je viens de trouver cette plaque dans un champ en Touraine tout frais déchaumé, elle mesure 13 cm, certainement posée sur une calèche. Mais AUPRINCE avez-vous des infos sur ce nom ? Merci pour votre aide. Frerewil

Chercher des informations sur un certain AUPRINCE, messager en Indre et Loire et assurant son activité de BLÉRÉ à TOURS : un challenge, surtout sans plus de précisions. Pour un habitant du sud de la France, BLÉRÉ où c’est ? si ce n’est le nord ! (d’une ligne qui passe par Albi, donc l’Indre et Loire, c’est bien dans le nord). Bon, allumons l’ordinateur, allons voir le site de la commune (http://blere-touraine.com/) : au bord du Cher, près des châteaux de Chenonceau et Amboise, la commune compte 5227
habitants. Voyons la rubrique « histoire » : village gaulois semble-t-il fortifié au moyen âge, site du néolithique à proximité, traces d’activités de l’âge de bronze. Je vous invite à aller voir le site, peut-être
une visite sur place à programmer à l’avenir. Aucune trace toutefois d’un quelconque « AUPRINCE » dans le secteur, but premier de la recherche, n’oublions pas. Voyons les pages jaunes : pas de nom trouvé, pages blanches : rien non plus (du moins sur la commune). Côté des sites de généalogie, j’apprends que ce nom est très rare et visiblement peu étudié ! Bon, où chercher ? Tiens, voyons « Gallica », le site de la Bibliothèque Nationale de France (gallica.bnf.fr). Ma recherche porte sur « auprince, messagerie ». Bingo ! : « Le journal des débats politiques et littéraires » du dimanche 2 février 1879 nous apprend que le sieur Auprince, messager de Bléré à Tours souffrait depuis quelques temps d’un mal de main qui l’empêchait de réaliser son travail. Il s’était fait remplacer par son frère. Dans la nuit du mardi à mercredi précédent, ce dernier prend la route vers une heure du matin, sur sa voiture (une « deux chevaux »). Il est retrouvé étendu sur la route, entre Dierre et Saint Martin le Beau vers six heures du matin, la voiture renversée, les chevaux tombés dans le fossé, le crâne horriblement fracturé, délesté de sa montre et des 20 francs qu’il avait dans sa poche à son départ. Transporté, nous dit le journal, à son domicile, il est visité par le
médecin qui constate que le malheureux a été frappé à plusieurs reprises à coups de hachette. Dans un état critique, la victime ne peut pas donner la moindre information sur son agression. La rumeur courrait sur Tours que la victime avait succombé des suites de ses blessures.
Bon, nous avons une information, même triste, c’est une piste sérieuse. Direction les archives départementales d’Indre et Loire (virtuellement) en espérant que le site permette la consultation de l’état
civil. Recherchons les décès sur Bléré en 1879. La table des décès nous indique que Lucien Joseph Auprince est décédé le 8 février 1879. L’acte nous fait savoir que le défunt était âgé de 33 ans, messager, célibataire, demeurant à Bléré, né à Parpeçay (Indre) le 18 octobre 1845, fils de Silvain, cultivateur et de
Victoire Mardon. Il s’est éteint à trois heures du soir au domicile d’Augustin Désiré Auprince, son frère, messager de Bléré. Poursuivons sur le site des archives départementales de l’Indre, arrondissement d’Issoudun, Canton de Saint Christophe en Bazelle, commune de Parpeçay population de 240 habitants en 2011 (Vous pouvez faire un tour à cette adresse : http://www. chabris-bazelle.fr/Presentation/parpecay.html). L’acte de naissance de Lucien Joseph nous apprend qu’il est né le 10 octobre 1845 (et pas le 18) à 5 h du matin ; que son père, âgé de 23 ans (qui ne sait pas signer) est journalier à Villiers, sur la
commune de Parpeçay et que sa mère est âgée de 25 ans (vu les âges, le mariage doit être récent). Augustin Désiré AUPRINCE lui, est né le 3 novembre 1850 à six heures du matin, ses parents demeurent sur le même lieu. François Frédéric AUPRINCE voit le jour le 12 septembre 1852 à huit heures du soir, même lieu de résidence des parents. L’acte de mariage des parents le 14 juin 1843 à 10 h du matin à
Parpeçay nous indique que : Silvain, né le 31 mai 1822 à Menetou sur Nahon (Indre) est fils de
Jacques, jardinier, demeurant à Menetou sur Nahon (vivant lors du mariage) et de Françoise MAILLET décédée à Menetou sur Nahon le 21 janvier 1832. Victoire, domestique, est née à Varennes (Indre, probablement Varennes sur Fouzon) le 8 juillet 1820, fille de feu Christophe MARDON décédé à Varennes le 11 mars 1832 et de Madelaine CARRÉ, vivante, demeurant sur la commune de Parpeçay. Les témoins sont de la famille des deux époux. Acte intéressant qui nous apprend que les deux frères de l’épouse sont l’un Jean Baptiste vigneron à Varennes et l’autre, Christophe Alexis, propriétaire à Parpeçay. Les témoins de l’époux sont deux de ses beaux frères demeurant sur la commune de Menetou. J’ai arrêté là mes recherches, les renseignements sur cette famille paraissant être disponibles sur les sites des archives départementales (http://archives36.cg36.fr et http://cg37.oxyd.net/). J’ai aussi limité au nom, vous l’avez remarqué, mais il doit être possible de trouver des documents sur la « société de messagerie
AUPRINCE » elle-même et, sur place aux archives départementales, de voir s’il subsiste des traces de l’enquête qui a dû être ouverte pour trouver l’assassin de Mr AUPRINCE. Il semblerait d’ailleurs que ce lieu ait une sinistre réputation puisque quelques années plus tard (9 janvier 1883), un autre messager sur le même trajet dénommé AUBRY a perdu la vie, tué près du même endroit (serial killer ? …). Selon les informations données alors, le crime commis sur Lucien Joseph AUPRINCE est resté impuni. Il serait bon de consulter les archives des journaux locaux de l’époque. Petite précision : le nom viendrait d’un enfant dont les parents auraient été princes, mais à vérifier. Autre précision : j’ai vu un AUPRINCE secrétaire de la commission pour la lieutenance de Chatelin de CHAUDUN du 17 septembre 1712 et attribuant cette
dernière à Jean Antoine CHABRE. Merci à Frerewil qui m’a plongé dans ces recherches (une simple
plaque : un voyage virtuel dans le temps et dans une région inconnue), j’irai approfondir les sites un peu plus tard, et pourquoi pas me déplacerai peut-être pour visiter ces villes. Toutefois je me tiens à sa disposition s’il souhaite aller plus avant dans sa quête. Il lui suffira de frapper à la porte via « Monnaies & Détections ». Enfin pour vérifier un point qui me parait crucial, Frerewil devra préciser au prochain numéro pour l’information de tous les lecteurs si le lieu de découverte de la plaque est situé près de l’endroit où le messager a été attaqué (rappel : entre Dierre et Saint Martin le Beau). Si tel est le cas, il a peut-être entre ses mains les vestiges directs d’une sombre histoire…
Enquète Luc Pinel

Trouvaille 78.12

Pourriez-vous identifier et estimer cette monnaie que j’ai eu le plaisir de trouver dans la région de Tours ? Merci beaucoup. Freddy
Il doit s’agir effectivement d’un denier pour Saint Martin de Tours. Denier, monétaire inconnu, huitième siècle. Avers : la légende lisible commence à six heures : MARTIN–NO-DN-, buste diadémé à gauche. Pour la légende du revers à 9 heures on reconnait les lettres SELOM et la croix à midi, à rapprocher de la
légende d’un exemplaire vendu par la maison Palombo. Revers : +VLOMΛRT•S••, ? Au centre monogramme. Difficile de coter cette monnaie mais on peut vous donner le résultat de la vente Palombo pour son exemplaire différent : estimation basse 1000 euros, estimation haute 2000 euros, prix réalisé 1000 euros.

Trouvaille 77.31

Trois trouvailles faites par Rémi à Salon-de-Provence : un sesterce de Hadrien en bronze, frappé en 126 de notre ère. Titulature avers : HADRIANVS – AVGVSTVS (Hadrien auguste). Description avers : Buste lauré d’Hadrien à droite, drapé sur l’épaule gauche. Le revers présente l’Equité COS – III/ S|C. Aequitas (l’Équité) drapée debout à gauche, tenant une balance de la main droite et un sceptre long de la main gauche : “Consul tertium” (consul pour la troisième fois). L’année 126 correspond à la commémoration des Decennalia et au retour de l’Empereur à Rome. La représentation de l’Équité est inhabituelle avec un long sceptre au lieu de la sempiternelle corne d’abondance. La monnaie a un bel ensemble de patine homogène, elle est en état TTB estimée à 300 €.

Vient en suivant un joli clou en bronze à tête arrondie, de facture artisanale, vraisemblablement d’origine antique mais cela n’est pas une certitude.

Enfin on termine par cette bague étonnante : bague à profil continu et plateau rapporté surmonté d’un gros chaton cubique ; le décor est homogène sous forme de bossettes disposées géométriquement. S’agirait-t’il d’une bague à édicule caractérisée par un décor architectural représenté en miniature (un donjon ?) avec jonc large et plats ? L’objet est étonnant et sous toute réserve nous le classerions au Xe siècle.