Signes et symboles de l’iconographie laténienne
Existe-t-il réellement une symbolique celte typique ?
Répondre de but en blanc par la positive à cette question peut apparaitre relativement présomptueux. N’oublions pas que les peuples concernés nous ont laissé un nombre très réduit d’écrits et encore moins d’images associées à un texte qui en serait la traduction ou délivrerait le message que l’on voulait faire passer à l’époque ; je m’explique : nous trouvons des têtes coupées, des pentagrammes, des esses ou encore des svastikas sur de multiples supports mais aucune phrase ni même aucun mot ne les accompagne. Lorsque l’on recherche un symbole, c’est-à-dire un signe ou un motif en lien avec une tradition, on recherche forcément une pensée voire une volonté commune et pérenne.
Pour nous mettre sur la piste, nous disposons des écrits antiques grecs et romains, des légendes médiévales et bien sûr de l’archéologie aidée ces dernières années par les détectoristes (à travers une coopération toute officielle en Grande Bretagne et, comment dire, beaucoup plus … discrète mais réelle dans notre beau pays).
Ici, comme dans d’autres domaines, c’est de la répétition des constatations qu’apparaissent enfin des clés. Ces dernières nous ouvrent des portes. Franchissons-les allègrement ensemble.
Les codes et symboles celtiques dans la littérature, à travers les gravures sur bois, pierre et métaux et sur les objets usuels (vases, fourreaux d’épées, appliques, etc…)
Codes et symboles guerriers : têtes coupées, chevaux, sangliers, armes, enseignes, carnyx, tatouages…
Codes et symboles religieux, astronomiques et magiques : gui, chaudron, astres, croissants, globules (souvent associés par trois), torques, pentagrammes, roues, rouelles, svastikas, mains, triskèles, crosse…
Codes et symboles artistiques : décors floraux, fleur de lys, entrelacs, spirales, rinceaux, croix, esses, chevrons, annelets….
Volontairement, nous ne nous attarderons pas sur le cheval associé à la noblesse guerrière ni sur le sanglier, animal enseigne voire totémique, objets de deux précédents articles (« Monnaies et Détections » n° 74 et 75). Nous nous tiendrons également à l’écart des nombreuses représentations d’animaux (oiseaux, cervidés, taureaux, ours, lions, serpents, lézards, aigles, loups…) quand bien même le zoomorphisme n’est pas une composante anecdotique de l’iconographie laténienne ; elle atteste bien d’une proximité de ces peuples avec la nature mais ne rentre pas dans le champ de cette étude limitée aux signes, marques, objets et autres décors typiques que l’on rencontre fréquemment chez les celtes. …
La suite dans Monnaies & Détections n° 77