MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour mars, 2017

38 Kilos

De plomb cette fois, c’est la belle découverte d’un prospecteur anglais… Jason Baker qui a mis au jour un énorme lingot de plomb d’époque romaine. Trouvaille réalisée pendant un rallye de détection dans le Somerset. On peut y lire une inscription romaine sur deux lignes : IMP DVOR AVG ANTONINI ET VERI ARMENICORVM. En référence aux empereurs Marcus Aurelius et Lucius Verus, le lingot ayant, probablement, été façonné entre l’an 164-169.
Objet d’une prochaine vente aux enchères, son estimation est de 60 000 euros, Jason espère pouvoir se payer un appartement avec les 50 % de sa part d’inventeur de trésor !
Sources : bbc.com et bonhams.com

92.20

Pourriez-vous m’aider à identifier ce sceau trouvé sur les hauteurs de Maule dans les Yvelines ? Je vous envoie ces photos afin de vous aider, et quelques informations supplémentaires. Le sceau a un diamètre de 26 mm et une hauteur de 25 mm. En espérant que vous puissiez éclairer ma lanterne. Merci d’avance, Yves
Ce sceau de  style XIVe siècle figure un simple chevalier (juste adoubé ?) en chemise ou bliaud non ceint, tenant l’épée droite, à côté de son cheval, au-dessus, un croissant et une étoile. Il s’agit peut-être d’une allusion à l’orient des croisades ? La légende se lit : S(igillum) IEA (en deux lettres serrées), VILVIN ou (GVILVIN) DOMINO DE BAISE. On le traduit en sceau de JEAN- GUILLAUME seigneur (s) de BAISE. On est en présence des prénoms abrégés de deux (co)seigneurs Jean et Guillaume ou d’un seul, Guillaume seigneur de Baise. Nota : tous les villages de ce nom sont en Gascogne ou en Midi-Pyrénées. Très bel état de conservation, Yves a fait une belle trouvaille.

 

Traces de la grande guerre et artisanat de tranchée

Dès le début de la guerre de 1914, une activité fut mise en pratique dans les tranchées en attendant les assauts contre l’ennemi. Les soldats eurent besoin de s’occuper l’esprit et commencèrent à travailler le métal des obus tirés pour y graver quelques motifs décoratifs et le souvenir de leur campagne. Le conflit se transforma assez vite en guerre de position, les poilus eurent le temps d’élaborer cette activité qui fût en fait, un moyen de se remonter le moral.

Les soldats fabriquèrent ainsi de très belles œuvres à partir de morceaux de métal, on pouvait avoir aussi bien des obus finement ciselés, ou des petits objets comme des coupes-papiers, des ustensiles de bureau comme des portes-plumes faits à partir de cartouches de fusils, des crayons ou des briquets, en passant par des tabatières, des encriers, des petites voitures, des avions, des boîtes à bijoux richement décorées de motifs floraux ou encore des bagues destinées aux épouses et fiancées. Beaucoup de ces objets portaient le nom et la date de la campagne, et le nom de celui qui avait réalisé l’œuvre y était parfois inscrit. On fabriquait des crucifix à partir de cartouches de fusils, et ils pouvaient contenir à l’intérieur des petits morceaux d’éclats d’obus d’un blessé en guise de piété et de protection. L’activité manuelle des œuvres obligeait l’esprit du poilu à se concentrer sur ce travail créatif permettant, non seulement de faire plaisir à un proche pour un cadeau valorisant, mais aussi d’en améliorer l’ordinaire par la vente des œuvres réalisées, et surtout à oublier l’anxiété provoquée par les dangers, le stress des combats et des blessés.

Bagues en aluminium.

Bague sertie de fleurs.

Coupes-papiers en cuivre.

Une lettre de décembre 1915 témoigne de la fabrication fréquente d’objets : « Je t’envoie un porte-plume que j’ai fait pendant mon séjour à l’infirmerie avec deux cartouches boches que j’ai soudées, et deux bagues, une pour toi, l’autre pour ma mère. J’en ai aussi deux autres pour mes nièces Lucie et Anne que je n’ai pas tout à fait finies ». Le travail effectué, permettait ainsi d’entretenir un lien affectif avec les membres de la famille. Selon une lettre de novembre 1914 d’un officier, la matière première était récupérée sur des munitions allemandes : « Mes hommes trouvent mille petits moyens ingénieux pour se distraire, actuellement la fabrique des bagues en aluminium fait fureur, ils les taillent dans les fusées d’obus, les boches fournissent la matière première à l’œil, certains soldats sont devenus très habiles et je porte moi-même une jolie bague parfaitement ciselée et gravée par un légionnaire ».
La récupération des obus nécessitait beaucoup de prudence car de nombreux soldats inconscients et pressés de récupérer la marchandise des boches, se contentaient de prendre des munitions non explosées. Une lettre d’un soldat de juillet 1915 en témoigne : « Il y a eu ce soir deux soldats morts et cinq blessés, c’étaient des soldats qui avaient touché un obus qui n’était pas explosé, pour avoir de l’aluminium afin de faire des bagues ».

Poilus au travail d’obus.

Cendrier en forme de képi de poilu.

Le travail de l’artisanat de tranchée était aussi pratiqué par des blessés en convalescence ou des prisonniers. L’origine de l’activité datait déjà du XIXe siècle. On pratiqua beaucoup cet artisanat qui évolua tout au long de la première guerre et perdura jusqu’à la deuxième guerre de 1940 et même après. Toutes ces œuvres sont aujourd’hui très recherchées par des collectionneurs et passionnés d’art et de militaria, elles sont regroupées sous la dénomination d’artisanat de tranchées. Les pièces les plus élaborées proviennent de France en Yser et de Grande-Bretagne. Ces deux pays recèlent les plus beaux exemplaires ouvragés et intéressants.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 92

Le faux trésor qui était vrai…

Kazakhstan, dans la région de Mangystau, en 2014, des pièces d’or sont découvertes, un trésor ! Hé bien non, à la vue des monnaies, des archéologues et des numismates soi-disant professionnels, déclarent que les monnaies sont fausses, probablement fabriquées récemment en Ouzbékistan d’après les « spécialistes ». Puisque c’est un faux trésor, aucune fouille n’est réalisée sur place.
Bizarrement, courant 2016 de nouvelles monnaies sont découvertes sur la même zone ! Un archéologue se décide à faire une fouille, on ne sait jamais, et il trouve dans une stratigraphie intacte une terre non remuée depuis le 12/13e siècle, des monnaies d’or identiques aux premières !
Heureusement, les premières monnaies avaient été conservées, plus d’une centaine de pièces au total, pour ce beau trésor médiéval tout en or. Les premiers inventeurs devraient finalement toucher leur part, au Kazakhstan l’inventeur d’un trésor, quelle que soit la façon dont il est découvert, a droit à 50 % de sa valeur. C’est déjà pas mal, en France ce n’est pas le cas, la découverte « fruit du hasard ou pas » reste sujette à une interprétation juridique et des jurisprudences assez floues, pour ne pas dire vaseuses…
Source : astanatimes.com

92.02

Bonjour à tous les amis détectoristes. Voilà sept ans que j’ai attrapé cette drôle de maladie qui est la détection de loisir ! Lors d’une sortie improvisée avec mon pote Mamat un midi (nos femmes pensent que l’on est au restaurant pour la pose), je tombe sur cet objet en plein champ d’une frappe extraordinaire et d’une qualité au top. Les experts des poids de ville peuvent m’en dire un peu plus ? Car jamais trouvé d’aussi beau. Départ 86 Loudun VincLeVigneron
Loudun est loin de Toulouse mais il s’agit bien d’un poids de ville de Toulouse d’une demie quart de livre (le poids est primordial à l’envoi de la trouvaille…). Celui-ci doit faire un peu moins de 50 grammes : +MEIO CARTA RO +AR MCCXXXVIIII, église Châtel de type narbonnais (Palais des archevêques, à Narbonne). Revers : clocher de la basilique Saint-Sernin de Toulouse.

Cahiers de prospection 1993

Un fidèle lecteur de la revue Monnaies & Détections a accepté de nous livrer les cahiers de prospection qu’il tient depuis 1993, et sur lesquels il notait toutes ses sorties. Ces pages pleines de nostalgie nous rappellent une époque de liberté : nous pouvions prospecter sans contraintes, participer aux fouilles archéologiques du coin avec les érudits locaux, leur transmettre toute information ou toute trouvaille en rapport avec l’archéologie pour qu’ils fassent suivre aux officiels avec lesquels les rapports étaient confiants et cordiaux… Vingt ans après, comme les choses ont bien changé : l’archéologie est confisquée par les professionnels, comme le sol et le sous-sol le sont par l’Etat, et les prospecteurs sont voués aux gémonies par quelques psycho-rigides de la truelle, alors qu’ils pourraient – comme en Angleterre – être d’efficaces auxiliaires de l’Archéologie.

Alexandre

Lundi 19 septembre

Grand soleil et vent d’autan. Le matin nous allons au gué de G… L’eau est haute et froide, les fonds sont très clairs, toutes les marmites et les fissures dans la roche du fond sont propres, à croire qu’elles ont déjà été fouillées, ou bien que les travaux en cours pour le creusement du lit de l’Ariège en amont du pont ont dégagé des masses de terre qui ont tout balayé et nettoyé.
Nous ne trouvons que deux ou trois clous de fer à cheval, très peu de déchets ferreux. Aussi à 13 h nous partons au gué de Q… mais là nous nous apercevons en arrivant que la coulée de terre suite à l’affaissement de la falaise au cours de l’hiver dernier a complètement perturbé le cours d’eau. Il s’est formé une ile sur l’emplacement du gué, complètement recouvert d’un amas de galets et de roches, on ne voit plus de trous ni de marmites, le courant est devenu beaucoup plus violent, l’eau est beaucoup plus haute, impossible de s’y avancer, surtout que dès le bord le fond est tapissé de gros galets ronds et glissants. C’est trop dangereux.

Lundi 4 octobre

Nous partons à 9h30 chez M… à C… Je lui ai demandé samedi par téléphone si nous pouvions revenir à sa ferme en ruine voir s’il n’y avait pas d’autres silos à grains. Le bâtiment se délabre de plus en plus, il ne va pas tarder à s’écrouler. L’escalier et les plafonds à la française sont toujours aussi beaux ainsi que la porte d’entrée avec la pierre à la salamandre sculptée mais le toit à commencé à s’affaisser dessus et il y a des tuiles partout et des flaques d’eau dans tout le bas. Nous attaquons à côté du dernier silo fouillé qu’avait commencé Gérard.

Nous tombons sur de la terre rapportée, environ 30 cm, puis un gros radier de galets énormes soigneusement rangés et tassés sur 6 rangs, cela parait un drain plutôt qu’une fondation, ou un remplissage, mais très soigneux. Puis sous ces galets une couche de terre noire avec des quantités incroyables de morceaux de verre : verre de grosses bouteilles, mais aussi verre plat de vitres, très mince, de gobelets, et surtout des goulots de fioles d’une minceur et d’une finesse incroyables, et à travers, quantité de morceaux de plats en faïence blanche, certains avec des décors de fleurs qui font penser aux décors de Martres-Tolosane, des tessons de poteries brunes ou vertes vernissées, également.
Tout cela n’a pas l’air très vieux sans être moderne. M. …, le propriétaire, vient nous voir vers 14 heures. Il nous dit que ses parents ont acheté la ferme en 1950 et n’y ont jamais fait aucuns travaux, le remplissage est donc assez ancien.
Passé cette couche de terre, le sol devient dur, compact, avec de rares éclats de briques, on dirait que la terre est vierge dessous. Mais on est pas du tout dans un silo à grains, peut-être une fosse, un couloir semi enterré ou une ancienne cave comblée. Bizarre tout de même qu’on soit au même niveau que le silo à grain voisin…
Passer la terre sortie au détecteur n’a pas donné grand-chose : des clous, deux chevilles, un petit gond de volet, gonflés de rouille, quatre épingles en cuivre, les restes ferreux d’un petit couteau, et une dizaine de DTLs verts d’humidité.
Nous repartons vers 18h car il commence à faire sombre à l’intérieur.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 92