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L’Île de la Tortue ou la capitale de la flibuste

Voici donc une ultime balade à travers les îles aux trésors qui me sont chères et plus particulièrement celle de la Tortue. En guise de clap de fin, j’aurais cette citation de Jean-Baptiste Blanchard à vous offrir : « Il en est d’un secret comme d’un trésor : il est à demi découvert, quand on sait qu’il est caché (1772) ». Et je reste persuadé que vous en connaissez des secrets, à la pelle !

L’île carapace

L’île baigne dans la Mer des Caraïbes, à quelques encablures au nord-ouest d’Haïti, dont elle dépend. L’île de la Tortue est un bout de terre étiré en longueur, de trente-sept kilomètres de long pour sept de large. Elle présente un visage escarpé sur sa partie nord, une côte rocheuse et des falaises battues par les vagues qui n’offre pas un accès aisé aux navires. Cependant sa côte sud-est est bien plus accueillante, un port y sera même édifié, le port de Basse-Terre qui permettait aux XVIIe et XVIIIe siècles d’accueillir dans une anse abritée, une dizaine de vaisseaux de ligne. Le nom de l’île, pour le moins original « Tortuga de mar » lui aurait été attribué par Christophe Colomb en 1492 lorsqu’il aborde pour la première fois Hispaniola (ancien nom d’Haïti). En effet, l’île rocheuse présente sur l’horizon la forme arrondie de la carapace d’une tortue. L’île semble prometteuse aux espagnols, ses ressources naturelles abondantes, figuiers, bananiers, citronniers, orangers, ponctuent sa surface, on y croise une faune riche, bœufs sauvages, sangliers, crabes, pigeons ramiers… Un petit paradis que les Espagnols ne tarderont pas à exploiter, d’autant plus que les tribus indiennes, les Arawaks, peuplant l’île, sont doux et accueillants. Malheureusement pour les tribus natives, une ressource cachée de l’île va entraîner leur disparition progressive : l’or. Plusieurs mines du métal précieux sont exploitées par les nouveaux arrivants, les Indiens servent de main d’œuvre corvéable à merci et meurent d’épuisement dans les tunnels humides de la Tortue. Christophe Colomb écrira : « Ce qu’il y a de mieux, c’est l’or. Avec l’or on constitue des trésors et celui qui les possède fait ce qu’il veut ». La Tortue, devenue l’objet de tous les désirs, vivra depuis lors des déchirements sur de nombreuses décennies.

Une lutte de possession

L’île n’est pas fortement peuplée par les colons espagnols qui se trouvent en majorité sur l’île d’Hispaniola. Les colons installent un premier village, Basse-Terre et développent la culture du tabac dans ses terres fertiles. Les Français expulsent les Espagnols de la Tortue en 1629 et s’installent dans le bourg côtier. Ils y seront rejoints par des Anglais et des Hollandais. L’île très riche en gibier permet le développement de la chasse pour assurer la subsistance des nouveaux colons. Il y aura donc les « chasseurs » habiles au tir au fusil et les « boucaniers » chargés de fumer la viande des bœufs sauvages ou des sangliers, sur des boucans ou grils, afin d’en assurer la conservation. Les boucaniers sont des hommes aux mœurs rudes, proches des coureurs de bois. Les descriptions de l’époque les représentent comme vêtus de haut-de-chausse en toile, d’une chemise épaisse, à leur ceinture pend un sabre et une calebasse à poudre. Ils sont coiffés d’un bonnet de feutre à visière et leurs pieds sont enveloppés dans des chaussures sans coutures, de peau de porc séché. Ils arborent une barbe épaisse et n’hésitent pas à manger la viande crue… Ceux qui ne chassent pas sont appelés, les « habitants », ils cultivent les terres de la Tortue et vivent dans de petites maisons sommaires.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 100

 

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