Les très rares boites a miroirs du XIII° et XIV° siècle
Ces objets très rares faisaient partis de la panoplie des pèlerins effectuant divers pèlerinage par dévotion ou par condamnation de justice. En effet, à l’époque médiévale, des personnes condamnées par la justice devaient obligatoirement effectuer ces pèlerinages forcés (2). Plus la faute était grave et plus le pèlerinage était lointain et coûteux. En cas de non respect du jugement, le condamné devait payer une forte amende et effectuer également une peine de prison, le pèlerinage en Terre Sainte à Jérusalem étant la peine la plus sévère car très couteuse mais également très dangereuse, même quand la Terre Sainte était sous contrôles des croisés. Une fois la peine accomplie, le condamné devait se rendre au tribunal pour prouver que la condamnation avait bien été effectuée, en apportant diverses preuves, frais de voyage, attestation d’un membre du clergé œuvrant à Jérusalem, … La majorité des pèlerins effectuaient ces pèlerinages par dévotion et croyance, rapportant de ces pèlerinages divers souvenirs, enseignes en étal, fioles en verres, terres cuites ou métaux et les incontournables ampoules de pèlerins (1).
Les fioles et ampoules contenant de l’eau bénite, des huiles saintes, vendues sur les lieux de pèlerinage, dans certains cas de la terre ou du sable remplaçaient l’eau bénite ou les huiles, les pèlerins voulant rapporter la terre de la Terre Sainte. Certains pèlerins plus aisés emportaient également avec eux des boîtes à miroir. Ces objets en alliage de cuivre ou en étain se portaient au cou pour certains, les autres sans bélières étant placés dans les poches ou bourses. La plupart sont décorés de motifs cruciformes en pointillé, d’autres sont émaillés et certains plus rares ne comportaient aucun décors, leur couvercle étant totalement vierge. Une étude anglaise nous apprend l’usage de ces boîtes à miroirs : « les pèlerins utilisaient de tels miroirs pour « capter » l’image d’un saint, ce qui leur conférait certaines vertus ».
Il va s’en dire que cette captation étant bien entendu spirituelle et symbolique. Il existe deux types de boîtes à miroirs, avec bélières, le diamètre de ces boîtes varient entre 3,5 et 4,7 cm de diamètre, et, à ce jour, aucun spécimen contenant le petit miroir concave n’a été découvert, ceux-ci étant fabriqués aux XIII et XIVème siècles en coulant du plomb fondu sur le verre, le résultat de cette technique étant une déformation importante du visage, mais étant donné que ces objets n’étaient pas des miroirs à usage privé, comme l’affirme certains auteurs mais bien des miroirs. Servant à la captation, ceux-ci furent en usage de la fin du XIIIème siècle et au début du XIVème siècle.
La suite dans le numéro 135 de la revue Monnaies et detections: https://www.monnaiesdetections.com/?product=monnaies-detections-n135
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