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Monnaies et Détections

Secondes noces

Mariage d’Aliénor et d’Henri II, manuscrit du XIIIe siècle.

Aussitôt l’annulation du mariage, elle rentre à Poitiers et manque d’être enlevée deux fois en route par des nobles : le comte Thibaud V de Blois et Geoffroi Plantagenêt, père du futur Henri II Plantagenêt qui convoitent la main du plus beau parti de France.
Elle échange quelques courriers avec Henri Plantagenêt, Duc de Normandie et Comte d’Anjou, aperçu à la cour de France, en août 1151, à l’occasion d’un règlement de conflit réclamant sa présence.
Le 18 mai 1152, huit semaines après l’annulation de son premier mariage, elle épouse à Poitiers ce jeune homme fougueux, futur roi d’Angleterre, d’une dizaine d’années son cadet et qui a le même degré de parenté avec elle que Louis VII.
Elle amène ainsi le duché d’Aquitaine et le comté de Poitou à l’Angleterre.
Le 19 décembre 1154, Henri II devient roi d’Angleterre tout en restant vassal du roi de France pour ses domaines continentaux. (Henri II et Aliénor sont couronnés roi et reine d’Angleterre par Thibaut du Bec, archevêque de Cantorbéry).
Henri II devenu roi émet des deniers et des oboles d’argent du type à la croix à l’avers et à AQVITANIE écrit en trois lignes dans le champ de revers.

Dans les treize années qui suivent, naissent cinq fils et trois filles d’Aliénor et d’Henri II :

Guillaume Plantagenêt (17 août 1153-1156) ;
Henry dit Henri le Jeune (28 février 1155-11 juin 1183), qui épouse Marguerite, fille de Louis VII le Jeune, roi de France ;
Mathilde (août 1156-1189), qui épouse Henri le Lion (?-1195) duc de Saxe et de Bavière en 1168 ;
Richard (8 septembre 1157-1199), qui devient roi d’Angleterre sous le nom de Richard Coeur de Lion, épouse Bérangère de Navarre (1163-1230) et meurt sans descendance légitime ;
Geoffroy (23 septembre 1158-1186), duc de Bretagne par son mariage en 1181 avec la duchesse Constance (1161-1201), fille et héritière du duc Conan IV le Petit, mort en 1171 ;
Aliénor (septembre 1161-1214), qui en 1177 épouse le roi Alphonse VIII de Castille (1155-1214), mariage dont est issue Blanche de Castille ;
Jeanne (octobre 1165-1199), qui épouse, en 1177, Guillaume II (1154-1189) roi de Sicile puis, en 1196, Raymond VI de Toulouse (1156-1222) dont elle a un fils, Raymond VII de Toulouse (1197-1249), dernier des comtes de Toulouse et meurt après la naissancemort de leur fille à Fontevrault ;
Jean (27 décembre 1166-1216), dit Jean sans Terre, roi d’Angleterre (1199-1216) qui épouse Isabelle d’Angoulême (ca1188-1246) dont elle a un fils, Henri III d’Angleterre (1207-1272).

Durant les deux premières années de ce second mariage, Aliénor affirme son autorité. Mais rapidement, c’est Henri II qui prend les décisions.
Ses cinq grossesses des sept premières années la tiennent peut-être à distance. En tout cas, elle le suit au cours de ses voyages s’il a besoin d’elle, le représente quand il ne peut se déplacer (à Londres fin 1158 et en 1160), mais elle réside plus souvent dans les domaines Plantagenêt que dans les siens.
Après 1154, tous ses actes sont soit précédés d’une décision du roi d’Angleterre, soit confirmés ensuite par lui.
Aliénor est de plus en plus excédée par les infidélités de son époux. Ainsi, son premier fils Guillaume et un bâtard d’Henri sont nés à quelques mois d’écart. Henri eut beaucoup d’autres bâtards tout au long de leur mariage. Néanmoins, en 1191, elle obtiendra du pape Célestin III pour l’un d’entre eux, Geoffroy, l’archevêché d’York.
En 1160, s’inspirant des conventions maritimes qui existaient déjà en Méditerranée orientale, Aliénor jette les bases d’un droit maritime avec la promulgation des Rôles d’Oléron lesquels sont à l’origine de la loi actuelle de l’Amirauté britannique et du droit maritime moderne. Elle passe également des accords commerciaux avec Constantinople et les ports des Terres saintes.

Elle accorde une charte de commune à Poitiers et modernise la ville : construction de halles, d’une enceinte nouvelle, agrandissement de son palais (actuel Palais de Justice).
En 1162, à sa demande, commencent les travaux d’une cathédrale à Poitiers (actuelle cathédrale Saint-Pierre).

Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, gothique plantagenêt.

Il apparaît que la cour Plantagenêt protège les artistes, et que l’époque connaît une importante floraison littéraire, qui pénètre très peu la cour de France.
Malgré cela, Henri II tient probablement un rôle important dans le patronage des artistes : il commissionne dans les années 1160 la rédaction du Roman de Rou, conjointement à Aliénor.
C’est dans la période 1167-1173 qu’elle commence à prendre des décisions d’importance, sans avoir besoin d’une confirmation d’Henri II. Mais là encore, elle n’exerce seule et pleinement le pouvoir, que parce que le roi se retire volontairement.
Le 6 janvier 1169, l’échec de la conférence de Montmirail et la difficulté de maintenir sa domination sur un ensemble aussi vaste et hétérogène poussent Henri II à une réforme dynastique. Il partage son royaume entre ses différents fils.
En 1170, l’archevêque Thomas Becket dans sa cathédrale de Cantorbéry en Angleterre est assassiné. Aliénor est horrifiée par ce meurtre et par la longue agonie de Thomas.
En 1172, le fils d’Aliénor, Richard Cœur de Lion est investi du Duché et devient comte de Poitiers et duc d’Aquitaine. Il est couronné dans la cathédrale Saint-Etienne à Limoges, lieu traditionnel de couronnement et sacre des roi et ducs d’Aquitaine.

La typologie des monnaies aquitaines de Richard est inversée, son nom est écrit en deux lignes à l’avers, entre deux croisettes ou entre un M oncial et une croisette, et AQVITANIE est placé en légende autour de la croix au revers.

Aliénor gouverne le duché d’Aquitaine au nom de son fils, Richard.
Elle s’établit à Poitiers, y crée la Cour d’amour, dont quelques règles ont été rédigées par André le Chapelain (ou Andreas Capellanus). Elle ouvre une cour lettrée, y accueillant entre autres, sa fille Marie de Champagne (protectrice de Chrétien de Troyes).
En 1173, Aliénor trame le complot qui soulève ses fils Richard, Geoffroy et Henri le Jeune contre leur père, Henri II.
Cette révolte est soutenue par Louis VII, par le roi d’Écosse Guillaume Ier, ainsi que par les plus puissants barons anglais. Aliénor espère lui reprendre le pouvoir mais, lors d’un voyage, elle est capturée et Richard finit par rallier son père.
Aliénor tente de rejoindre la cour de Louis VII à Paris mais est arrêtée auparavant par les soldats de son second mari.
Elle est emprisonnée pendant presque quinze années, d’abord à Chinon en France, puis à Salisbury en Angleterre et dans divers autres châteaux d’Angleterre.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 95

 

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