Trouvés par Georges dans la rivière du Tarn, ces deux objets liturgiques en bronze sans patine (à cause de l’eau) sont intéressants à plus d’un titre.
Le seau, haut de 18 à 20 cm, présente cinq scènes évoquant la vie de moines ou religieuses, rehaussées par les voutes romanes en plein cintre. Tous les personnages ont une auréole, et sont accompagnés de personnages ou animaux secondaires ; enfants, anges, griffons ou rapaces ? La femme est assise sur un trône central entourée de deux enfants, un troisième sur les genoux, les moines copistes ou lecteurs sont tournés sur la gauche et la droite. Au-dessus se situe un liseré à motif floral qui se répète sur tout le pourtour du seau et une inscription que je me suis amusé à déchiffrer, est gravée malhabilement (lettres penchées, taille différentes, etc. etc.) sur toute la circonférence du seau : IASUD ENTE SACRIS- INNCRIRELYPN TES AMB-OCOD DITBIS. Cette inscription n’est pas franchement traduisible. Pour l’époque, je pencherais pour une production du néo-roman du XIXe siècle vers 1850 – imitation du style roman, mais avec une facture plus moderne dans le traitement des gestes et des silhouettes.
Venons-en au petit coffre qui reprend aussi des scènes religieuses que je ne détaillerai pas. Celui-ci est en métal coulé, le travail est un peu plus crédible que le précédent objet, il pourrait passer pour de l’artisanat du XIVe siècle, artisanat local… Mais le style très inhabituel est troublant et on pourrait tout aussi bien avoir là l’œuvre d’un antiquaire-faussaire du début ou milieu XIXe siècle, féru de médiéval – et on sait qu’il y en a eu quelques-uns célèbres dans la région Toulouse/Albi dont un certain Chevalier… promoteur de pseudo-découvertes archéologiques comme la fausse pierre tombale de Simon de Montfort… dont on a retrouvé… deux exemplaires !!! – la prudence est donc de mise devant ces objets très très inhabituels.