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Monnaies et Détections

Les trésors de l’abbaye de Cluny

Un trésor monétaire a été découvert à l’automne 2017 sur les terrains de l’abbaye de Cluny dans le département de Saône et Loire.

Vue aérienne générale du site de l’abbaye de Cluny vers 1950/1960.

Ce lieu chargé d’histoire est classé par trois fois dans la liste des monuments historiques français. D’abord en 1862 pour les bâtiments anciens de l’abbaye, puis en 1902 pour sa Tour des Fromages et enfin en 1960 pour une partie des dépendances et terrains qui lui sont rattachés. S’il ne reste aujourd’hui que le dixième des bâtiments ayant existé au XVIIIe siècle, cet ensemble monastique, dans lequel se dressait la plus grande église de l’Occident, l’abbatiale de Cluny, n’en demeure pas moins un monument touristique attirant de nombreux visiteurs. Nous vous invitons à découvrir cette abbaye à travers son histoire, son architecture et la numismatique qui y est associée.

L’histoire des trois abbayes de Cluny

Le Duc Guillaume d’Aquitaine offrant les terres de Cluny à l’Eglise (enluminure sur un manuscrit déposé à la Bibliothèque Nationale de France).

Trois abbayes sont construites successivement à partir de 910 sur les terres offertes par Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine et comte d’Auvergne, du Velay, de Mâcon et de Bourges. L’église qui existe alors est remplacée par une première abbaye, appelée de nos jours Cluny I. Construite entre 910 et 927 la nouvelle abbaye, consacrée à Saint Pierre et Saint Paul, est placée dès 930 sous l’autorité directe du pape. Elle est dirigée par un abbé et les moines qui y vivent respectent la règle bénédictine rédigée par Saint Benoît vers l’an 550 : partager son temps entre prière et travail manuel utile à la communauté. La place occupée dans le monde religieux par l’abbaye de Cluny grandit rapidement. Ses bâtiments deviennent trop petits pour accueillir de nouveaux moines. La construction d’une abbaye plus grande est donc décidée

Saint Benoît expliquant ses règles de la vie monastique à un jeune moine (enluminure sur un manuscrit du XIVe siècle déposé à la bibliothèque de l’université de Düsseldorf).

Les travaux durent de 960 à 980 et donnent naissance à une nouvelle église : l’abbatiale de Cluny II. Cent ans plus tard la même problématique se rencontre une nouvelle fois et en 1080 de nouveaux travaux débutent afin de construire une église et des dépendances plus vastes. Ils durent un siècle et demi jusqu’à l’achèvement de la troisième abbaye de Cluny en 1220. L’abbatiale de Cluny, dont l’architecture de style roman est un modèle du genre, est consacrée par le pape dès 1130, un siècle avant son achèvement. C’est alors le plus grand édifice religieux du monde avec ses 187 m de longueur pour une largeur de 90 m au niveau du transept. Elle le reste jusqu’en 1506, date de la construction de Saint Pierre de Rome. Autour d’elle sont construites les nombreuses dépendances indispensables à la vie d’un millier de moines. C’est ainsi qu’une véritable cité se développe au XIIIe siècle. L’autorité spirituelle de son abbé le place à la tête d’un ensemble de congrégations religieuses regroupant plus de 10 000 moines installés en France mais aussi en Italie, en Espagne et en Grande-Bretagne.

Les deniers et oboles de l’abbaye de Cluny (le droit de battre monnaie)

Au début du XIe siècle les Clunisiens sont chargés de frapper des monnaies émises par le duché d’Aquitaine, mais dès 1058 l’abbé de Cluny reçoit du pape Etienne IX le droit de battre monnaie pour lui-même. Ce droit permet la frappe à partir de 1123 de deniers et d’oboles (demi-deniers) en argent spécifiques à l’abbaye de Cluny. Ces frappes s’étalent sur environ cent ans. Dans un article consacré à ces monnaies sur le site internet « La Numismatique en Mâconnais » nous pouvons lire sous les initiales JCD : « Par leur poids et leur aloi, les deniers de Cluny valaient beaucoup plus que les deniers royaux, parisis et tournois. Mais, de ce fait, ils étaient recherchés par les changeurs pour les revendre comme métal à d’autres ateliers monétaires. De plus, leur utilisation dans les transactions courantes était limitée à Cluny et aux comtés voisins. Cela explique que l’abbaye n’ait sans doute pas tiré grand bénéfice de sa monnaie ». Sur ces monnaies qui portent une croix cantonnée à l’avers et une clef au revers nous découvrons les légendes + CLVNIACO CENOBIO (au monastère de Cluny) et PETRVS ET PAVLVS (Pierre et Paul). La photothèque de l’Abbaye de Cluny nous propose sur le site internet cité ci-dessus un très grand nombre de photographies de monnaies et de méreaux frappés à Cluny.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 98

 

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