Beaucoup se reconnaitront dans ce petit texte, et désolé de ne pourvoir citer mes sources, ça viendra peut-être un jour.
Tout d’abord, rappelons-nous que pour l’archéologie officielle et dogmatique : « Tout objet sorti de son contexte n’a pas d’intérêt archéologique ».
Une terre labourée en profondeur depuis des siècles devient-elle « contexte archéologique » à la découverte d’une monnaie ancienne ?
Question épineuse.
Voici donc :
Un jour du siècle passé, c’est-à-dire voici quelques mois, un prospecteur a découvert un magnifique artefact en plusieurs éléments reliés, qu’il supposait être celte et regardait comme exceptionnel.
Son intention première a été de le déclarer au SRA de sa région.
Toutefois, l’ayant trouvé avec son détecteur, et bien que ce soit hors de tout secteur archéologique, il hésita et remisa sa trouvaille dans une « boiboite »…
Inutile de dire qu’il craignait la foule d’emmerdements inhérents aux respects de la loi et les tracasseries administratives chères aux SRA et autres INRAP dans ce domaine.
Pauvres de nous et bienheureux Anglais…
Cependant, très au fait des choses archéologiques et patrimoniales, il se dit ne pouvoir conserver cet objet pour lui sans en faire profiter la science. Il décida d’en envoyer des vues à un archéologue de renommée, lequel est tout à fait conscient de l’intérêt majeur de la détection électromagnétique dans le domaine des connaissances archéologiques.
Ils ne sont pas tous aussi intégristes que certains.
La réponse ne se fit pas attendre et l’objet en question se révéla être un rarissime ensemble fibulaire celte en argent, et plus que rarissime car totalement inédit.
Ce scientifique déclara : « Rien d’aussi joli de ce type n’a été découvert en France, depuis Napoléon III ! »
Excusez du peu !
L’objet a donc une valeur archéologique importante, mais ne servira jamais à la science ni à l’archéologie.
En Angleterre il serait devenu un trésor, un de ces trésors qui servent la science, qui sont exposés et ravissent le public.
En France cela devient une merdouille oubliée dans de sombres tiroirs et promise à la benne un jour ou l’autre, au fil des « héritages » ou des nettoyages de printemps.
C’est lamentable.
Cette « anecdote » (qui n’est pas sans en rappeler une autre, récente et fâcheuse concernant une certaine fibule en or…) est d’autant plus remarquable qu’elle n’est pas du tout isolée et que nombreuses sont celles qui ne seront jamais connues…
Pourtant les membres des fora de détection en connaissent des quantités (dépôts de haches de bronze ou de bronzier, dépôts monétaires, objets insolites et non répertoriés, monnaies rarissimes ou uniques, voire même sites d’intérêt majeur, lieux de cultes celtiques, etc. etc…).
Nous souhaitons cependant que ces objets soient répertoriés en attendant que la loi soit en notre faveur et nous désirons sauvegarder les informations de chaque trouvaille de valeur avec de belles photos, les lieux précis de la découverte et tous les détails possibles.
Pourquoi cette petite histoire ?
Parce qu’elle est loin d’être banale et que nombre de découvertes fortuites ne peuvent pas être déclarées ni étudiées tant nos lois sont incitatives à leur non respect, tant elles sont nuisibles à l’archéologie et à l’Histoire.
C’est grave.
Ces lois desservent notre patrimoine.
Ces lois nuisent à notre histoire.
Vous êtes, messieurs les élus, les complices de ces préjudices si vous ne faites pas évoluer ces lois.
Arouar.
Régis Najac