MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour juin, 2024

Trouvaille 135.07

Ci joint les photos de la meilleure qualité que j’ai pu réaliser. Les poids et diamètres sont indiqués dans les titres des photos. Concernant le doge de Venise en pièce jointe, il est indiqué Philipus sur la monnaie. Savez de quel Philipus s’agit-il ? Bien Cordialement Dominique & Stéphane

La première monnaie est un denier de  Raymond V pour le comté de Saint Gilles (1148-1194) Avers Croix.Inscription : ✠ ORΛMVNDVS Traduction : Raymond. Revers Protomé de biche devant une haste surmontée d’une croisette accostée de deux points.Légende : ONOR SCIE GIDII Traduction : Seigneurie de Saint-Gilles.  Réf boudeau 732 état TB+ estimation à 120€

La seconde  photo est un poids monétaire de 9.28g pour un diamètre de 22mm. C’est le poids du teston d’Henri III, (1574-1589). Poids monétaire du teston. Poids de tolérance : 7 deniers 10 grains. Ecu de France couronné accosté de deux H couronnés. R/: TESTON / VII. DE. X. GR. Dieudonné 32 Bd. Pommier 289. 9,20 g. estimation 60€

Enfin la troisième trouvaille est bien une monnaie des doges de Venise, son Ø 20mm et son poids de 1.76g correspondent à un grosso  ou matapan. Plus exactement, comme il n’apparait de doges portant le nom de Philippe au cours des siècles. Il s’agit d’une imitation. C’était un fait courant à l’époque d’imiter la monnaie qui avait un réel potentiel de sécurité et de valeur pour profiter de sa renommée et de la confiance que la population tenait en ses monnaies. Cependant, il est souvent difficile de déterminer avec certitude quels nobles ont été spécifiquement impliqués dans la frappe d’imitations, car ces activités pouvaient impliquer des individus variés, y compris des ateliers monétaires non officiels, des marchands, et parfois même des fonctionnaires corrompus. N’ayant pu mettre la main sur un autre exemplaire de cette imitation, on espère qu’un lecteur compatissant de notre ignorance pourra nous dire d’où provenait cette imitation…

Trouvaille 135.06

J’ai trouvé ça dans mon jardin, je me demande ce que c’est, un pommeau? Ça a l’air d’être en bronze 8cm de long, et précisément 2cm d’un côté et 1cm de l’autre. Le petit côté est fermé. Je me demandais si vous saviez ce que c’était. Idem pour ce second objet 2,3cm x 1,7cm épaisseur 3mm: Sam

En voilà deux objets mystères ? Pour le premier, les deux trous à la base suggèrent qu’il s’agit de l’extrémité d’un objet quelconque, cela ne semble pas être un pommeau de canne ou un pied de meuble, peut être un manche d’outil ?  Pour le second, la vocation décorative est manifestée par ce décor symétrique du côté vue et par l’aspect rugueux de la partie « collée » certainement une applique décorative quelconque. Mais il nous est impossible de la dater. Peut-être qu’un lecteur pourra mieux nous renseigner ? MO**

Trouvaille 135.05

Bonjour à toute l’équipe, j’ai trouvé ces 2 pièces dans les vignes gardoise… Je pense que la plus grande est un jeton. Quant à la seconde est-ce un méreau, jeton… Les 2 faces ont des dessins identiques mais pas disposés de la manière! Merci pour vos renseignements! Jc

 Vous donnez les indications de diamètres et de poids, c’est bien, la première est un jeton de la chambre des compte : (La Chambre des comptes de Paris était une juridiction financière souveraine, chargée de l’examen des comptes des agents de la Monarchie. Son ressort, qui a varié au rythme de la création ou de la suppression d’autres juridictions souveraines dans les provinces, était le plus vaste du royaume. Elle fut supprimée en 1791 et est l’ancêtre de la Cour des comptes créée par Napoléon en 1806.)

Ø : 27mm et poids 5.4g, ce jeton d’Henri IIII de la chambre des comptes présente à l’avers : Écus accolés de France et de Navarre entourés des colliers des ordres du roi et surmontés d’une couronne royale fermée ; entre la pointe des deux écus, un H posé sur deux rameaux et surmonté d’une couronnelle.la légende est un peu différente de la référence de Feuardent N°1785 : CAMERAE COMP REGIOR NORMANIA CALCULI au lieu de CAMERAE · COMP/VTOR · REGIORVM ·

Et au revers : Revers Deux Amours tenant une cordelière nouée et tenant chacun un lys. Légende autour et à l’exergue. Légende : HOC · FOEDERE · LILIA · FLORENT · SVBDVCENDIS · / · RATIONIBVS ·1601 Traduction : (Les lys fleurissent grâce à cette alliance. Pour faire les comptes.) Sur l’ouvrage  des jetons des institutions centrales de l’ancien régime Tome II par Sarmant et Ploton-Nicollet on ne retrouve pas cette variante de légende. Est-elle plus rare ?  Le second jeton est plus petit car il est d’un diamètre de 22mm et d’un poids de 2.91g. Il est en bronze et présente sur ces deux faces un monogramme à la Croix avec peut être les lettres BH entourées de 12 besants. Il s’agit d’un jeton lombard utilisé par les commerçants italiens entre le XIII et XIV° siècle. Un livre existe qui les recense, dont on a parlé lors de la  trouvaille N° 69.17 en 2013

Trouvaille 135.04

Monnaie trouvée vers Poitiers, je pense à une gauloise, elle pèse 3,38gr pour un diamètre de 1,8cm. Pouvez- vous m’en dire plus? Idem pour un objet pour moi vraiment insolite avec ces petits trous tout autour de la collerette. Si vous avez une idée. Cet objet a été trouvé à côté de Poitiers, il pèse 24gr, je pense qu’il est en bronze, le chapeau fait 2cm de diamètre et la longueur est de 2cm également. Merci. Merci de nous aider à identifier nos trouvailles. Christophe

Il s’agit d’un petit bronze pictonne à la légende dégénérée de VIRETIOS Nouvel Atlas t III, série 1280 DT 3691 Pl XXX. La photo avec trop de luisances sur les reliefs n’est pas fameuse et ne permet pas de préciser la graphie de la légende du D/ rétrograde…profil frustre à droite, chevelure figurée par cinq ou six traits parallèles, à droite du profil de haut en bas, la légende ; Au revers il y a un cheval à droite  au-dessous annelet perlé et centré. C’est une monnaie en état TB+ 300€

Concernant l’objet, nous pensons qu’il s’agit d’une goupille antique. Un exemplaire assez proche a été étudié au pays bas. Les petits trous sur la collerette intérieure peuvent servir à bloquer la goupille contre la surface non « lisse » de la plaque qu’elle traverse ? C’est à notre avis l’hypothèse la plus plausible.

Trouvaille 135.03

Bonjour, pas facile d’identifier ce sceau, il s’agit d’un oiseau surmonté d’une croix, merci pour votre aide. Trouvaille trouvé en plein champ vers Poitiers. Christophe

Sceau de propriétaire, figurant un oiseau picorant sous une croix, dans un décor orné de ramures végétales. Deux inscriptions pas très lisibles PEDOR ? Et plus loin derrière une interruption liée à un dessin de végétal : CORREI ou CORREA ? Fin XIV° début XV°

Trouvaille 135.02

Chers amis bonjour. J’ai trouvé cette monnaie dans un champ labouré à quelques encablures de Bourges. C’est une découverte fortuite totalement hors contexte. Simplement non loin d’une ferme actuelle. Aucune autre monnaie à proximité et rien qui puisse faire penser à un contexte historique particulier. Je pense donc à une monnaie perdue. On y reconnait naturellement un joli petit denier mérovingien d’un diamètre de 13 mm pour un poids de 1.28 gr.  N’étant pas grand spécialiste j’ai interrogé l’un de mes proches amis rompu sur le sujet. Il y voit comme monétaire VLFOBERTVS ou ALFOBERTVS (j’ai découvert à l’occasion ce qu’était un monétaire..) qui m’est décrit comme étant inconnu dans le Prou. La ville est fort logiquement Bourges (BETO CIVI) avec une croix typique formée de cinq globules. A priori cet exemplaire ne serait pas référencé. C’est bien volontiers que je prendrai votre avis et sur le type de cette monnaie et sur la valeur que vous lui donneriez. Anonyme.

Denier Argent attribué à la ville de bourges sans aucun doute, portrait a gauche stylisée avec départ de vêtement froufroutant ? Pas mieux que vous pour la légende les deux premières lettres étant « cisaillée », on est sur de –FOBERTUS MO (monnaie de  –Fobertus) le revers présente la croix bouletée de bourges et la légende BETO CIVI Votre monnaie est assez bien centrée, le métal semble avoir souffert un peu  c’est un état TTB- on peut l’estimer entre 400 et 500€

Trouvaille 135.01

Evan dpt 70, 1.27g

C’est une monnaie du VII° siècle pour Paris, un triens du monétaire Vitalis : buste diadémé à droite, légende incomplète : PARISIUS EIT ? Revers, croix ancrée et légende du monétaire qui se devine VITALSMON ? état TTB  Belfort 3400.  3000€

Ces objets très rares faisaient partis de la panoplie des pèlerins effectuant divers pèlerinage par dévotion ou par condamnation de justice. En effet, à l’époque médiévale, des personnes condamnées par la justice devaient obligatoirement effectuer ces pèlerinages forcés (2). Plus la faute était grave et plus le pèlerinage était lointain et coûteux. En cas de non respect du jugement, le condamné devait payer une forte amende et effectuer également une peine de prison, le pèlerinage en Terre Sainte à Jérusalem étant la peine la plus sévère car très couteuse mais également très dangereuse, même quand la Terre Sainte était sous contrôles des croisés. Une fois la peine accomplie, le condamné devait se rendre au tribunal pour prouver que la condamnation avait bien été effectuée, en apportant diverses preuves, frais de voyage, attestation d’un membre du clergé œuvrant à Jérusalem, … La majorité des pèlerins effectuaient ces pèlerinages par dévotion et croyance, rapportant de ces pèlerinages divers souvenirs, enseignes en étal, fioles en verres, terres cuites ou métaux et les incontournables ampoules de pèlerins (1).

Les fioles et ampoules contenant de l’eau bénite, des huiles saintes, vendues sur les lieux de pèlerinage, dans certains cas de la terre ou du sable remplaçaient l’eau bénite ou les huiles, les pèlerins voulant rapporter la terre de la Terre Sainte. Certains pèlerins plus aisés emportaient également avec eux des boîtes à miroir. Ces objets en alliage de cuivre ou en étain se portaient au cou pour certains, les autres sans bélières étant placés dans les poches ou bourses. La plupart sont décorés de motifs cruciformes en pointillé, d’autres sont émaillés et certains plus rares ne comportaient aucun décors, leur couvercle étant totalement vierge. Une étude anglaise nous apprend l’usage de ces boîtes à miroirs : « les pèlerins utilisaient de tels miroirs pour « capter » l’image d’un saint, ce qui leur conférait certaines vertus ».

Il va s’en dire que cette captation étant bien entendu spirituelle et symbolique. Il existe deux types de boîtes à miroirs, avec bélières, le diamètre de ces boîtes varient entre 3,5 et 4,7 cm de diamètre, et, à ce jour, aucun spécimen contenant le petit miroir concave n’a été découvert, ceux-ci étant fabriqués aux XIII et XIVème siècles en coulant du plomb fondu sur le verre, le résultat de cette technique étant une déformation importante du visage, mais étant donné que ces objets n’étaient pas des miroirs à usage privé, comme l’affirme certains auteurs mais bien des miroirs. Servant à la captation, ceux-ci furent en usage de la fin du XIIIème siècle et au début du XIVème siècle.

La suite dans le numéro 135 de la revue Monnaies et detections: https://www.monnaiesdetections.com/?product=monnaies-detections-n135

Dans la droite ligne des preuves pouvant vous apporter des éléments de défense juridiques, on rajoute cet article de l’INRAP qui conforte par écrit leur méthode de travail de décapage de la couche de terre qui ne les intéresse pas et où nous intervenons majoritairement avec nos détecteurs.  Ceci permettant d’opposer à un juge le sempiternel refrain de « destruction de couche archéologiques »

 A classer et à transmettre à ceux qui ne veulent plus être les dindons de la farce.

https://www.inrap.fr/les-archeologues-et-les-demineurs-reactivite-confiance-et-collaboration-5339

Mes premiers pas dans la détection.

J’arrête de fumer. D’ailleurs j’arrête tout. De rêver, de faire des projets, de courir. En ce moment, je passe un sale moment. Parfois la vie nous joue de bien vilains tours. Au boulot, à la maison tout va de guingois, j’ai le moral au fond des chaussettes. Ma première résolution, arrêter de fumer. J’ai fumé jusqu’au dégout parfois, mangé comme un ourson et bu jusqu’à plus soif… Ça ressemble assez à une sorte de capitulation lente. Je dois me reprendre en main, me retrouver et me trouver une occupation. Une passion. Tout cet argent que j’économise en me tenant loin du « bourreau » de tabac doit me servir à me faire du bien, à me donner un but, à m’aider à faire quelque chose dans ma vie qui me fera oublier la douce et enivrante fumée du tabac et me donner un peu de bonheur. À deux paquets par jour, au bout de six mois (soit 60paquets par mois fois 6 égale 360 paquets) je vais me
faire un joli cadeau. Un voyage à l’étranger ? (J’ai peur en avion.) Un vélo pour me remettre au sport ? (Je
n’aime pas le vélo.) J’ai toujours rêvé de m’acheter une guitare électrique (mais j’ai la flemme d’apprendre).
Alors quoi ? Il y a bien des années, j’ai rencontré dans les Pyrénées un Espagnol qui se baladait tête baissée se déplaçant à petits pas avec un énorme casque sur les oreilles,concentré sur une drôle de machine à la main qu’il
balançait consciencieusement de droite et de gauche. Je m’approche et lui fais un signe amical. Il me salue à son tour et ôte le casque de ses oreilles. « Ola que tal hombré ? » Oui ça « tal » pas mal merci ! Je lui demande ce qu’il cherche dans ce coin paumé. « Yé cherche dé la monnaie mais yé trouve surtout des puta madré dé capsoul dé la coca cola ! » Autrement vous trouvez quand même quelques fois des jolies choses ? « Valé valé (balai balai). Si amigo quélqués fois, si, des monnaies antiguas ou médievales perro no menudo » (mais pas souvent, traduction approximative de l’auteur). Je sens bien qu’il n’a pas très envie de m’en dire plus mais je sens bien aussi qu’il aurait pu m’en dire bien d’avantage. Il remet son casque, rallume son détecteur et comme par miracle, ses quinquets aussi s’allument instantanément d’une lueur étonnante. Je le suis des yeux quelques minutes, mine de rien et je le vois s’arrêter, s’accroupir, creuser consciencieusement et sortir de terre une rondelle blanche qui de loin ressemble bien à une monnaie… Il se retourne, met l’objet dans sa pochette et me dit : « de nuevo una puta de capsoule dé la coca cola ! » Ah ouais d’accord… Je lui fais un petit hola (en gros, coucou en espagnol) et le laisse tranquillement à ses occupations. Un jour peut-être me dis-je passerai- je le pas et m’achèterai-je un appareil de détection. Ce jour est venu. Le bocal en verre que j’ai rempli depuis des mois est plein de monnaies et de petites coupures.J’ai retrouvé un souffle acceptable, une haleine moins lourde et un peu plus de vitalité. Finalement les bienfaits de la détection se faisaient déjà sentir en amont. En parcourant les pages jaunes, je découvre une boutique « Loisirs détections » sise Boulevard Carnot à Toulouse. Ça tombe bien, j’habite dans le Tarn mais la boîte où je travaille se trouve juste à proximité du magasin. En poussant cette porte, je ne me doutais pas à quel point cette démarche allait changer ma vie. En entrant dans l’échoppe j’avise derrière le comptoir un type frisé à l’oeil noir, taciturne, brun à lunettes pas très grand, trapu et pas très avenant. Ça parlait fort avant que j’arrive mais dès lors que je franchis la porte, les trois ou quatre « clients » m’observent d’un oeil pas franchement amical. Genre qui c’est celui-là ? Ils affichent des mines patibulaires (mais presque) : mâchoires carrées, cheveux très courts pour les uns et très longs pour un autre. Le genre de personnages qu’une jeune fille bien élevée et nubile n’aimerait pas rencontrer au détour d’une rue, la nuit du côté de la gare Matabiau. J’explique que je désirerais m’offrir un détecteur de métaux et Gilles, le patron, (puisque c’est ainsi que ses acolytes le nomment) m’invite à découvrir les différents appareils qui sont pendus au mur. Je me fais un peu oublier et la discussion reprend entre les clients. Bien entendu et comme si de rien n’était j’écoute les échanges. Dialogues dignes d’un film d’Audiard genre les tontons flingueurs : Y’en a ? Oui oui y’en a ! Tu as creusé profond ? Et c’était plutôt antique ou en toc ? Ou encore : Tu étais plutôt en discri ou en tous métaux ? Et c’était plutôt le champ du haut ou celui près de la rivière ? Hum ! Hum ! Ça c’est le Gilou (il y en a un qui l’appelle comme ça) et qui fait des onomatopées tout en regardant dans ma direction. Je me dis qu’apparemment c’est comme pour les champignons, moins on en dit et mieux on se porte. Bon, je vous ressers une bière demande le Gilou ? À l’unanimité, clairement, tout le monde a grand soif. De mon côté, j’ai une pépie qui me laisse la gorge brûlante et douloureuse mais à priori je ne fais pas encore partie du clan des détectoristes. (Je me rattraperai plus tard). Après les conseils éclairés deMonsieur Cavaillé, je choisis un Tesoro Silver sabre. Je passe à la caisse et un peu honteux je règle en espèce. La mine renfrognée du patron se transforme en un instant en une bonne bouille tout sourire. Et de me clamer. « En voilà au moins un qui ne me fait pas caguer avec sa carte bleue ! Pour la peine une pinte au jeune homme! » Voilà, l’aventure (la belle aventure) allait pouvoir commencer

suite au prochain numéro